Une bien étrange rencontre... [Libre]

Glissant dans l'ombre, sautant au-dessus de la lumière, sa longue queue ébouriffée trainant derrière lui, un faëlian se hâtait. Ses yeux sondaient la pièce, en imprimant l'image dans ses moindres détails. Serré entre ses crocs, une boîte aux couleurs passées renfermait le secret de son contenu. Un rat s'enfuit et Game Over sursauta, effrayé. Il grogna contre le stupide rongeur, et se remit en marche. Il suivit une succession de couloirs éclairés par la lumière crue du soleil passant par les larges fenêtres, trottant rapidement, ne se souciant plus de se cacher. Son excitation était si grande qu'il en remuait lentement sa queue noire. Plus l'être avançait, plus il gagnait en rapidité, et bientôt Game Over se mit à courir. Réagissant à son humeur, son Ipod s'alluma et diffusa le générique de "James Bond". Le faëlian s'arrêta enfin devant une porte en chêne récemment retapée et entra par la chatière immense du bas. Il s'arrêta pour se regarder dans le miroir légèrement poussiéreux jouxtant la porte. L'image d'un faëlian, jeune et énergique à la fourrure noire, une énorme frange lui barrant l'oeuil droit, lui répondit. Sans plus s'attarder sur son reflet, il posa la boîte, tardant à l'ouvrir. Game Over parcourut la pièce des yeux. Les grandes fenêtres donnaient sur une magnifique forêt. Un pommier prolongeait ses branches à travers la pièce pour offrir ses fruits gorgés de soleil. Un vieux tapis usé et troué abritait une poupée vieille comme le monde, qu'un morceau de serpillère habillait. Un camion à la peinture rouge écaillée, l'une de ses roues cassée, semblait converser avec un pantin de bois. Un matériel rustique de billes était enfermé dans un grand sac de plastique noir. Plusieurs autres jouets délabrés et remit à neuf traînaient, amassés comme un trésors. Le faëlian voulut s'approcher d'un canard en plastique fraichement repeint, mais glissa sur un petit couteau de mousse inoffensif. Il se releva en grognant contre le manque de malles pour ranger et prit la boîte mystérieuse sans l'ouvrir. Il allait en révéler le contenu quand un bruit le fit sursauter. Il se retourna pour voir quel faëlian venait lui rendre visite.

Voilà depuis deux heures que je dormais sur le toit de ce camion cassé. Une brise me réveilla, alors qu'elle soufflait légèrement sur mes poils. Il faisait froid, horriblement froid. Je m'étirais comme un chat, dans une grâce insoutenable. Je pris le temps de regarder au tour de moi, je ne me rappelais pas être venu ici. Qu'importe, je pourrais visiter les lieux, après tout, il n'y avait l'air d'avoir aucun risque. Je m'approchais du bord, pour voir la hauteur; c'était faisable. Je pris un peu de recul, et bondis pour atterrir un peu plus loin sur le sol. Je m'ébrouais le poil, et observais les objets entreposés: ça pouvait varier de la roue à l'amulette. En parlant d'amulette, je sentis sous mes coussinets quelque chose de froid; relevant doucement la patte, je reniflais doucement la dite chose. Ca sentait la rouille, l'usure... Mais, c'était jolie, ça brillait. Je la pris entre mes crocs, et commençais à trotter vers l'intérieur, quand un bruit survint. Bêtement, je pris la fuite et courus me cacher derrière le camion; mon amulette dans la gueule. Je relevais doucement la tête, pour voir qui était cet individu. A mon soulagement ,ce n'était autre qu'un faëlian. Sortant de ma cachette, je marchais doucement vers lui, prêt à l'accoster gentiment; mais, il marchait vite, il trottait même, comme s'il était pressé... Mes oreilles dressées, je m'arrêtais quelques secondes pour l'observer; il tenait dans sa gueule une boîte - étrange d'ailleurs - mais il ne semblait point agressif. Alors, curieux, je commençais à le suivre; bien entendu je gardais entre mes crocs ma précieuse amulette.

« Bonjour, moi c'est Game Over, nourrice Naëni, et toi ? Ton médaillon est abîmé. Si tu veux, je te le retape ! »

U

E

C

Je suivais donc ce faëlian bien sombre, que je pouvais, à mon avis, surnommé d'icekiller. Mais, ma mère m'avait dit qu'il fallait toujours éviter de leur rappeler ce nom, qu'il fallait éviter de les placer dans une catégorie; ça pouvait s'avérer vexant. C'est pour cela, que je gardais un fin sourire, malgré l'amulette dans ma gueule. Je regardais tout au tour de moi, comme un gamin; et pourtant j'étais déjà âgé... J'avais dix ans. En me rappelant mon âge, j'aperçus ma silhouette au loin, reflétée dans un carreau. J'étais d'une couleur dorée, avec des ailes grisâtres, bien que tirant sur le blanc; une chevelure blanche comme la neige, et des tâches marrons comme la boue. C'était simple, ça ne sortait en rien de l'ordinaire...

On se stoppa, mon compagnon et moi, il examina mon trésor particulièrement. Avec des yeux de connaisseurs qui me firent un peu peur à vrai dire. Il penchait la tête d'un côté, puis de l'autre; il restait muet. Pour éviter de me générer du stress inutilement, je m'assis et le laissais faire; sans réagir. C'était une discussion de sourd particulièrement... vide!? Puis, il me fit sursauter. "Bonjour, moi c'est Game Over, nourrice Naëni, et toi ? Ton médaillon est abîmé. Si tu veux, je te le retape !" lança-t-il, d'un coup sec. Je le regardais un peu surpris.

" Oh euh... et bien moi c'est Adain! Je suis un simple chasseur naëni. C'est étrange tu ne me dis rien, pourtant ça fait un moment que je suis dans le clan d'Aeba. Enfin bref. Euh, sinon, pour mon amulette... Beh, j'en sais rien écoute; si tu veux. "

J'avais prononcé cette phrase lentement, et bien entendu j'avais posé avant mon amulette sur le sol. Je la repris donc, et vins la poser aux pattes de l'autre faëlian. L'observant. Comment pouvait-il réparer une chose si futile et petite? Nous n'étions que des animaux; nous n'avions pas les doigts et les griffes pour. Nous n'étions pas des humains, et pourtant il avait l'air persuadé de pouvoir le faire.

Encore dans ma réflexion, je refis un sursaut. Ce qui m'agaça légèrement. Je regardais la source du bruit, et vis un autre faëlian, très noir avec quelques tâches orangées. Il me disait vaguement quelque chose... Enfin je ne me souvenais pas d'où j'avais pu l'apercevoir... C'était trop vague.

" Euh, bonjour !? "

Dis-je la tête légèrement penchée sur le côté.

< Bonjour. Je vois que vous avez trouvé mon loup multicolore. Gardez-le si vous l'aimez, moi j'en ai déjà plein, des babioles. >

» Petit bain. [ Libre ~ ]